La déesse des petites victoires, Yannick Grannec

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Ce livre est une sortie de la rentrée dont beaucoup de monde a parlé. Le titre m’a séduit.

 

 

 

Anna Roth est une jeune documentaliste pour l’université de Princeton. Elle se voit confier la tâche de récupérer les travaux de feu le mathématicien Kurt Gödel auprès de son acariâtre veuve.

 

Ce livre est le récit croisé des rencontres entre Anna et Adèle Gödel et de l’histoire d’Adèle.

 

 

 

Si j’ai beaucoup aimé l’histoire de la rencontre entre les deux femmes, qui m’ont semblées toutes les deux touchantes dans ces chapitres, j’ai détesté les chapitres raconte la vie d’Adèle auprès de Kurt, son mathématicien de mari, dépressif, bourré de TOC, ami d’Einstein, tiraillé entre Vienne et l’Amérique. Les personnages m’ont semblé trop insipides, trop rationnels pour être touchants.

 

Les chapitres se passant à la maison de retraite m’ont vraiment séduite. La timide Anna montre au final une farouche résistance à la têtue Adèle. Plus que la recherche des documents, ces chapitres se transforment en récit de l’amitié naissante entre deux personnes qui n’auraient jamais du se rencontrer. J’ai été également touchée par la solitude qui transparait derrière les personnages de la maison de retraite.

 

 

 

Mon conseil : Ne lisez qu’un chapitre sur 2 !!!!

 

 

 

 

 

Extrait : «  – Je suis très honorée de vous rencontrer, madame Gödel. Je m’appelle Anna Roth.

 

Roth ? Vous êtes juive ?

 

Anna sourit au plantureux accent viennois, refusant de se laisser intimider.

 

Cela a de l’importance pour vous ?

 

Aucune. J’aime apprendre d’où vienne les gens. Je voyage par procuration maintenant que…

 

La malade tenta de se redresser avec un rictus de douleur. Dans un élan, Anna voulut l’aider. Un regard polaire l’en dissuada.

 

Alors comme ça, vous êtes de l’Institut ? Vous êtes bien jeunette pour moisir dans cette maison de retraite pour scientifiques. Mais abrégeons ! Nous savons toutes deux ce qui vous amène.

 

Nous pouvons vous faire une proposition.

 

Quelle bande d’imbéciles ! Comme si c’était une question d’argent !

 

Anna sentit la panique monter. Surtout, ne réponds pas. Elle osait à peine respirer malgré la nausée provoquée par les odeurs de désinfectant et de mauvais café. Elle n’avait jamais aimé ni les vieux, ni les hopitaux. Fuyant son regard, la vieille dame tortillait des cheveux invisibles sous son bonnet de laine. « Partez, Mademoiselle. Vous n’êtes pas à votre place ici. »